Hamed Bakayako: qui était le Premier ministre ivoirien?

IMG
Ce qui était une rumeur il y a deux jours est devenu une réalité : le Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko, 56 ans, est mort à Fribourg en Allemagne. Le président ivoirien Alassane Ouattara confirme la nouvelle sur son compte Facebook.

C'est le deuxième chef de gouvernement ivoirien à mourir en moins d'un an.


Son prédécesseur Amadou Gon Coulibaly est décédé en juillet 2020 après un malaise en plein conseil des ministres.


Sa mort était survenue une semaine après son séjour médical de trois mois en France. Il était choisi comme dauphin du président et devait représenter le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie à la présidentielle ivoirienne d'octobre 2020.


Nommé Premier ministre en juillet 2020, Hamed Bakayoko n'a pas duré dans ses fonctions. Malade début février, il a été évacué en France puis en Allemagne où il est mort.


Journaliste à ses débuts


Proche d'Alassane Ouattara depuis 20 ans, il était le maire de la commune d'Abobo et député de Séguéla, sa ville d'origine. Beaucoup le considérait comme un des successeurs potentiels d'Alassane Ouattara.


Journaliste de métier, Hamed Bakayoko a fondé en 1990 le quotidien ivoirien Le Patriote qu'il dirige pendant trois ans.


Durant la même période, il milite au PDCI, dans la section étudiante et finit par rejoindre le Rassemblent des Républicains. Il dirige la radio Nostalgie Abidjan de 1993 à 2000, année durant laquelle il devient PDG de Nostalgie Afrique.


Homme de réseaux


Homme politique influent, l'ancien Premier ministre ivoirien était aussi très connu dans le milieu de la culture dans son pays. Un carnet d'adresse dans le domaine musical hérité de ses anciennes responsabilités à Nostalgie.


Il était en effet très proche du chanteur DJ Arafat décédé en 2019, d'Asalfo de Magic System et de Tiken Jah Fakoly. Il était aussi connu comme étant un homme de réseaux avec des relations d'autres pays africains et européens.


Vie politique


Hamed Bakayoko est un des membres fondateurs du du Rassemblement des républicains (RDR). C'est sous cette bannière qu'il devient ministre des Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) dans le gouvernement de réconciliation nationale formé après les accords de Linas-Marcoussis en 2003.En 2011, il est nommé ministre de l'Intérieur par Alassane Ouattara, un poste qu'il quittera en 2017.


À la mort de Gon Coulibaly en juillet 2020, Hamed Bakayoko invite le président ivoirien à se présenter bien que beaucoup le voyaient comme dauphin potentiel. Confirmé dans ses fonctions de Premier ministre, Hamed Bakayoko garde le portefeuille de la défense qu'il occupe depuis 2017.


Le 8 mars, le président Ouattara remplace Bakayoko, à titre intérimaire, par Patrick Achi au poste de premier ministre, et par son frère Téné Birahima Ouattara, au poste de ministre de la Défense.


Hommages


Hamed Bakayoko avait des relations privilégiées avec toute la classe politique ivoirienne.


C'est le président ivoirien Alassane Ouattara qui a ouvert la série des hommages.


"Je rends hommage au Premier Ministre, Hamed Bakayoko, mon fils et proche collaborateur, trop tôt arraché à notre affection", déclare le président Ivoirien sur sa page Facebook.


Le Premier Ministre Hamed Bakayoko poursuit le président, a servi la Côte d'Ivoire avec dévouement et abnégation.


"C'était un grand homme d'Etat, un modèle pour notre jeunesse, une personnalité d'une grande générosité et d'une loyauté exemplaire".


Le voisin Burkinabè Rock Mark Christian Kaboré, s'est exprimé sur Twitter.


"Je présente mes sincères condoléances au peuple ivoirien", écrit le président Tchadien Idriss Deby Itno, même message pour la présidence de la RD Congo...


"Je suis très attristé par le décès du premier ministre ivoirien", déclare pour sa part Akinwi Adesina, le président de la BAD..


Beaucoup de tristesse également, lit on dans un tweet de la présidence malienne.


C'est une perte énorme pour la côte d'ivoire et pour l'Afrique écrit le président de la transition Bah Ndao.


Ancien président de l'assemblée nationale et ancien Premier ministre ivoirien aujourd'hui en exil, Guillaume Soro a également réagit.


"Nous étions certes adversaires politiques", écrit enfin Charles Ble Goudé, "mais je retiens de lui un homme qui aura été loyal à son mentor jusqu'au bout, un repère et un soutien pour de nombreux jeunes ivoiriens".


Conclu l'ancien ministre de la jeunesse de Laurent GBAGBO.


Ndèye Khady LO/BBC


(Yes)


12-Mars-2021

COMMENTAIRE(S)

Laisser un commentaire