RDC : Journée mondiale de l’eau sans eau potable à Kinshasa

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Le monde entier célèbre ce lundi 22 mars la journée internationale de l’eau placé sous le thème : « La place de l’eau dans nos sociétés et comment la protéger ».

Quelle est la place de l’eau dans la société congolaise ? Cette journée internationale intervient au moment où la pénurie d’eau a atteint des dimensions insoutenables à Kinshasa, la capitale du pays.


Dans le quartier Lubudi, dans la commune de Selembao, cela fait plus de deux ans que l’eau ne coule pas dans le robinet. Solange, mère de trois enfants, doit chaque jour puiser dans ses petites économies, pour s’approvisionner dans un forage installé par un voisin.


Là, 25 litres d’eau revient à 100 francs congolais (0.05 dollars américains). Pour subvenir aux besoins journaliers en eau de la famille, il lui faut plus de 150 litres. Solange est chanceuse car ce forage est à seulement 10 mètres de son domicile. D’autres parcourent des centaines de mètres pour venir s’approvisionner.


Mais cette eau de forage, de l’avis de Solange et de plusieurs autres, n’est pas de bonne qualité. « Il est impossible de faire la vaisselle avec du savon ordinaire. Il faut à la limite utiliser le savon en poudre », témoigne Solange.


Selembao, Bumbu, Makala, Ngiri-Ngiri, Lemba, Kasa-Vubu, Kalamu… presque toutes les communes de Kinshasa connaissent depuis de sérieux problèmes en eau potable. Même des quartiers huppés comme Macampagne dans la commune de Ngaliema n’échappent pas à cette situation.


Le seul moyen d’avoir de l’eau chez soi, c’est lorsqu’il pleut. La pluie est accueillie comme une bénédiction venue tout droit du ciel, car elle permet aux familles de faire des réserves et d’économiser l’argent qui devait être payé dans les forages installés ici et là. La situation est encore pire dans les autres provinces du pays.


Malgré qu’elle regorge plus de 50% de réserves d’eau douce d’Afrique, la RDC affiche un désolant taux de desserte en eau potable de 26%, loin de la moyenne africaine qui est de 60%. La Régideso, qui a le monopole jusque-là de distribution d’eau est essoufflée. A côté, aucune politique gouvernementale sérieuse n’est mise en place pour sortir le pays, traversé par le plus puissant fleuve d’Afrique, de ce contraste.


Sylvie Meta


(SM/SNK/Yes)


22-Mars-2021

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