Kinshasa : une opération d’enrôlement aux allures d’une campagne électorale

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Débutées le 24 décembre dans la zone opérationnelle numéro 1 tel qu’établi par la CENI, les opérations du renouvellement du fichier électoral constituent une occasion pour de potentiels ou éventuels candidats de mener une campagne électorale qui ne dit pas nom.

Ils mobilisent des foules qui les accompagnent dans les bureaux d’enrôlement. Ils déploient des banderoles à travers la ville avec leurs effigies et avec comme messages : « Allez-vous faire enrôler  car votre voix pourrait compter pour le développement de notre pays », ou: «Vous pouvez faire changer ce pays en vous faisant enrôler », « votre voix compte » ou encore : «En s’enrôlant on vous remettra votre carte d’électeur qui servira de carte d’identité ou c’est grâce à votre enrôlement que vous pourriez obtenir votre carte d’identité nationale »… Les plus courageux prennent le risque de déclarer ouvertement qu’ils vont postuler.

D’autres encore ont pour le besoin de la cause réalisé des tee-shirts. Par contre ceux qui ont un plus de moyens recourent même aux médias pour passer leurs messages dans les corps de journaux radiodiffusés ou télévisés, les pages magazines, les espaces publicitaires et dans les journaux.

C’est vrai. Tous ces messages ne sont pas des mensonges  … Mais l’objectif de leurs diffuseurs (en terme technique on les appelle destinateurs- à ne pas confondre avec destinataire qui signifie ici le consommateur ou mieux, la personne qui reçoit le message) n’est pas tellement celui de sensibiliser les masses conformément à leur esprit ou contexte mais d’assurer la visibilité de leurs destinateurs.

Ce n’est pas tout. On constate que l’objectif c’est aussi de flatter ou de plaire à certains «poids lourds » qui sont aux affaires ou non pour attirer leur attention. D’où de temps à autre on voit des effigies de ces « potentiels candidats » avec en doublon celles de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi, ou de Moïse Katumbi…

Une vraie campagne électorale qui ne dit pas son nom.  Ces acteurs politiques ou non, potentiels ou éventuels  candidats aux prochaines élections, ont démontré de quoi ils sont capables pendant les opérations en cours.

La tentation est grande non seulement à Kinshasa mais aussi  dans l’arrière-pays dont des reportages réalisés dans ce sens sont envoyés à Kinshasa pour une large diffusion.

Les médias congolais devront jouer leur rôle dans la censure de reportages qu’ils  reçoivent… peu importe qu’ils soient payants. Pour sa part, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Communication (CSAC) devra jouer son rôle de régulateur en interpellant les médias et les citoyens congolais requérants de la carte d’électeur sur le contexte de la révision du fichier électoral qui n’est pas la pré-campagne électorale.

Boni Tsala


(BTT/PKF)


12-Janvier-2023

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