Désormais, l’artiste musicien congolais donnera une partie de son temps et posera des actions pour la cause de ces derniers, en particulier ceux qui souffrent de l’insécurité alimentaire et les enfants qui n’ont pas accès à l’éducation.
Etant lui-même natif de Goma, dans le Nord-Kivu, il a vécu et affronté la faim et l’insécurité. Il dit vouloir porter maintenant sa notoriété et son influence pour servir sa société.
« Connaissant tous ces problèmes là, venant d’un milieu très négligé, ayant vécu cette situation de famine tout le temps ; je me suis dit que c’était une bonne cause. Ça va être un rôle de plus que je vais jouer pour accentuer le message auprès de tout le monde, les autorités, la jeunesse, les bailleurs de fonds », a-t-il souligné.
Et de préciser : « J’ai grandi, normalisant le fait d’avoir faim en allant à l’école. Pourtant, ce n’est pas normal. Quand on a faim, on ne sait pas pousser l’imagination plus loin. On doit vraiment investir dans l’humain, mettre nos efforts là où c’est important. Et le début, c’est être en forme, bien manger ».
Le PAM entend tirer de ce partenariat une partie de l’influence avec Innoss’B auprès des jeunes pour les sensibiliser à l’importance d’une alimentation saine, des repas scolaires et des stratégies de lutte contre la malnutrition dans le pays.
« Nous sommes ravis de nous associer à Innoss'B et d'exploiter le pouvoir de la musique pour promouvoir le potentiel remarquable de la RDC et de son peuple. En unissant nos forces, nous pouvons inspirer des actions positives et relever les défis urgents de la malnutrition et de l'insécurité alimentaire », a déclaré Peter Musoko, directeur pays du PAM en RDC.
Innoss'B partage également un lien personnel avec la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain, qu'elle a rencontrée à l'âge de 13 ans, lors de sa tournée humanitaire à Goma en 2011 et 2012.
Ils ont également collaboré à diverses initiatives caritatives et de collecte de fonds aux États-Unis pour soutenir la crise humanitaire dans l'est de la RDC.
Ainsi, le chanteur congolais a acquis une renommée internationale en tant que pionnier de l’industrie musicale grâce à son mélange unique d’Afrobeat et de rythmes traditionnels congolais et, en posant ainsi des actes sociaux assez significatifs, avec sa fondation qui est venue en aide aux déplacés lors de l’éruption du volcan Nyiragongo. Sans oublier l’acte qu’il avait posé en se vaccinant contre le Covid-19 en public, en vue de participer à la campagne anti-Covid qu’avait initiée l’ambassade des États-Unis en RDC.
De son côté, la directrice exécutive McCain a parlé de leur première rencontre il y a 14 ans à Goma, « je suis très fière de voir tout ce qu'il a accompli en tant qu'artiste et humanitaire. Je suis ravi de l'accueillir dans l'équipe du PAM. Avec Innoss’B à bord, nous pouvons avoir un impact réel dans la lutte contre la faim et la malnutrition en RDC », s'est-elle enthousiasmée.
Le Programme Alimentaire Mondial a encore tiré une sonnette d’alarme au sujet de la situation catastrophique à l’Est de la RDC, vendredi 22 mars dernier. L’agence alimentaire des Nations unies peine à nourrir ceux qui en ont le plus besoin, car, peut-on lire dans le communiqué « le financement humanitaire ne suit pas ».
Dans ses besoins, le PAM dit vouloir obtenir 548,5 millions de dollars pour poursuivre ses opérations en RDC. Si un tel montant n’est pas tout de suite disponible, le PAM a un besoin urgent pour les six prochains mois à l’Est de la RDC. C’est celui d’avoir 425 millions de dollars au minimum pour venir en aide aux personnes les plus démunies.
Le gouvernement congolais et la communauté humanitaire ont lancé, le 20 février dernier, un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire 2024 en vue de fournir une assistance vitale et des services de protection à 8,7 millions de personnes dont la survie dépend largement d’une aide urgente.
En RDC, le PAM travaille à côté du gouvernement pour la question de l’alimentation, jusque dans des zones de conflit. Selon leurs chiffres, plus de 1,7 million de femmes et de jeunes filles enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë, ce qui met leur vie et celle de leurs enfants en danger. Le nombre de personnes, y compris les femmes, ayant besoin d'une assistance alimentaire devrait passer de 6,4 millions à 8,4 millions en 2024 en RDC, apprend-on de cette institution mondiale.
Gisèle Mbuyi
(GM/DNK/Yes)
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