Distribution des armes aux FDLR par Kinshasa : le cardinal Ambongo a-t-il vraiment tenu ces propos ?

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Après avoir surpris l’opinion congolaise en adoptant l’argumentaire du régime de Paul Kagame sur le soutien aux rebelles rwandais des FDLR par le gouvernement congolais, le cardinal Fridolin Ambongo a regagné Kinshasa le week-end dernier. Ses propos, qui ont secoué le microcosme politique en RDC, viennent d’être démentis par l’Agence Fides.

Cette agence a fait, ce lundi 22 avril 2024, une mise au point sur ces propos du cardinal Ambongo tenus en italien. « Des imprécisions (aujourd'hui corrigées) s’étaient glissées lors du passage de la version originale de l'entretien (qui s'est déroulé en italien) aux traductions dans d'autres langues », a écrit ce lundi l’Agence Fides.

Dans certains cas, note ce média, « on a attribué au Cardinal l'intention d'accuser les autorités civiles de son Pays en reprenant "de facto" des thèses et des arguments utilisés contre elles par des dirigeants d'autres nations actuellement en conflit avec la République démocratique du Congo. »

Pour cette agence, le Cardinal n'a pas tenu les propos suivants : « le gouvernement a distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés tels que le Wazalendo et certains membres des Forces de libération du Rwanda (FDLR) ». Pourtant, cette phrase a fait couler beaucoup d’encre et de salive en République démocratique du Congo. Encore que le départ de l’archevêque métropolitain de Kinshasa pour Rome avait déjà rencontré des couacs au niveau de l’aéroport international de N’djili où le prélat n’aurait pas eu accès au salon VIP de cette installation aéroportuaire. Ce qui a fait dire à certains que ces propos mis en cause n’étaient qu’une forme de règlement des comptes avec le gouvernement congolais qui, ces derniers temps, a maille à partir avec l’archevêque de Kinshasa.

Finalement, le média concerné a présenté des excuses aussi bien au cardinal qu’à tous ceux qui ont eu un sentiment de perplexité suite à ces propos. « Nous présentons nos excuses au cardinal lui-même et à tous ceux qui ont pu être perplexes ou aigris par le contenu et les accroches diffusés dans les réactions à l’article. », peut-on lire dans cette mise au point.

Bien avant ces propos controversés, le cardinal Ambongo était déjà au centre d’une polémique suscitée par ses propos tenus le 31 mars lors de la messe pascale. Propos dans lesquels il semblait notamment justifier la rébellion de l’AFC-M23. Fridolin Ambongo soutenait que ceux qui partent en rébellion le font parce qu’ils sont exclus du « gâteau » en République démocratique du Congo. Une forme de justification qui avait fait bondir le gouvernement. « Quelles que soient les raisons, on ne peut pas soutenir des Congolais qui veulent prendre des armes pour tuer des Congolais afin d'accéder au pouvoir », avait réagi son porte-parole, Patrick Muyaya. Ce dernier avait même demandé au cardinal Ambongo de « clarifier » ses propos.

« (…) Les mots du cardinal, j'espère qu'il fera une clarification, peuvent être perçus comme un encouragement, comme un soutien moral à ceux qui choisissent de prendre les armes pour penser conquérir le pouvoir, alors que nous sommes dans un cycle depuis 2 ans qui veut que nous puissions sortir de cela », avait-il ajouté.
 
Dido Nsapu


22-Avril-2024

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